➎➑ Deuxième Époque de la saga d'Aila | Roman de FANTASY de C. Boullery

La Deuxième Époque de la saga d'Aila, époque 2 de la saga de fantasy de Catherine Boullery
La saga d'Aila  fantasy


fantasy

Note : 4.6 / 5 avec 283  critiques

Le début de l'histoire

PLus de quinze ans se sont écoulés depuis les dernières grandes batailles de la Wallanie, quinze ans depuis la disparition de la magie… Aila et Pardon vivent à Antan, avec leurs deux enfants : Naaly, seize ans et Tristan, quatorze ans et demi. Si Naaly est dynamique et plutôt rebelle, au contraire, Tristan apparaît effacé tout autant par son physique que sa personnalité. Pardon avec Hang et Bonneau ont repris le manège de Barou et Aila s'occupe comme elle peut.

◎ ◎ ◎

Dans l'ombre, une femme grimée manœuvre pour obtenir une clé, celle qui ouvrira La Porte des Temps. Grâce à elle, elle espère changer le passé et sauver la personne qu'elle aime le plus au monde. Malheureusement, elle ne sait ni à quoi elle ressemble ni comment l'utiliser, mais elle est prête à tout pour le découvrir et, quand sa dernière tentative se révèle vaine, elle passe à l'action. Qui peut détenir cette connaissance, sinon un Oracle ?

◎ ◎ ◎

En Avotour, la relation entre Aila et Pardon se dégrade jour après jour. En effet, Aila s'accroche lamentablement à un désir de troisième enfant qui se refuse à elle, se sentant davantage perdue à chaque nouvel échec. De plus, ses relations avec sa fille s'avèrent parfois compliquées, rendant la situation encore plus pénible à supporter, jusqu'au moment où, sans en comprendre réellement la raison, elle quitte sa famille.

◎ ◎ ◎

Quand Pardon découvre la disparition de sa femme, sa colère explose froidement et il refuse de lui courir après. Mais son fils ne lui laisse pas le choix. Persuadé que sa mère court un danger, il s'enfuit lui aussi de la maison, obligeant ainsi son père à le suivre, accompagné de Naaly et Hang, qui abandonne sa femme, Niamie, enceinte.

◎ ◎ ◎

Bientôt, Aila rencontre une vieille femme en difficulté qu'elle raccompagne chez elle et passe la nuit dans sa maison. Celle-ci lui annonce un avenir terrifiant avant de lui offrir un flacon et une pierre qu'elle attache autour de son cou. Le lendemain, Aila repart sans se souvenir de la conversation ni des présents.

◎ ◎ ◎

Après une escale à Avotour, Aila repart juste avant que son mari arrive avec ses compagnons. Pardon, soulagé, retrouve son fils et décide de repartir avec Hang tout en laissant ses enfants à la garde de Bonneau. Mais, encore une fois, Tristan échappe à la surveillance de son grand-père, entraînant à sa suite, Sekkaï, le fils de Sérain et de Lomaï d'Avotour, puis sa jumelle, Merielle, accompagnée par Naaly.

◎ ◎ ◎

Attaquée par des bandits qui lui dérobent son cheval, Lumière, Aila chute et perd la mémoire. Tandis que Pardon et Hang suivent la piste de la jument, la troupe d'adolescents, guidée par Tristan, s'engage sur les traces d'Aila.

❈ ❈ ❈ ❈ ❈

Parcourez les coups de cœur de mes premiers lecteurs

Cassandre, 20 ans

Aila et la Magie des Fées, un joli titre qui n'attirait pas spécialement ma curiosité… Si j'avais su un jour qu'un livre de fantasy allait me rendre autant adepte de la lecture, je ne l'aurais pas cru. On pourrait croire à un livre pour fillettes rêvant de magie et d'univers parallèles, pourtant je dirais que c'est un livre qui en passionnerait plus d'un, tous âges confondus. Un livre magnifiquement bien écrit, qui révèle des détails qu'on ne pourrait imaginer…
Je me lance… j'ouvre le livre, je commence à lire quelques pages, 13, 20, 35… je dévore toutes ces lignes à une vitesse folle. Et voilà maintenant que je le prends dans le bus le matin, à ma pause déjeuner, le soir pour rentrer, et juste avant de me coucher. Je tourne les pages plus vite que mon ombre et naît un sentiment d'impatience de connaître la suite.
Au fil de l'histoire, je me suis complètement identifiée à l'héroïne ; elle était moi et j'étais elle. C'est comme si nous ne faisions qu'un. Une sensation qui reflète ma façon d'agir, de penser, de vivre… une aventure que j'ai lue et surtout vécue intérieurement pendant mes quelques jours de lecture passionnée. Je le relirai encore avec plaisir et avec les mêmes sentiments que la deuxième fois ! Un livre à l'avenir tout tracé que je conseillerai à tous mes proches !!!

Sur UPblisher

Emmanuelle, 30 ans

Olala !!!!! Rien que le premier chapitre, et j'étais déjà accro !!! Ce qui est vraiment génial, c'est d'avoir pris plein de thèmes et histoires qui font partie de notre inconscient imaginaire et d'en avoir fait quelque chose de neuf ! Le tour de force de Catherine, c'est de parvenir à dévier ces éléments pour créer son propre monde et, ainsi, de générer un plaisir double pour le lecteur : celui de revivre un imaginaire de l'enfance dans un autre.
Tout est vraiment bien écrit et très fluide (et merci d'employer le subjonctif imparfait !!! J'adore ce temps qui ajoute un côté féerique et intemporel, justement typique du conte).
Aucune pesanteur, les personnages, leur origine, tout est bien posé en douceur et, pourtant, au milieu de péripéties palpitantes ! Le rythme est parfait ! C'est super bien ficelé, drôle, et, de plus, étonnamment d'actualité ! (toute la description d'Avotour, des problèmes causés par la misère, l'angoisse de ce qui va survenir…) Bref, je suis toujours aussi fan !!!

Didier, 53 ans

Eh bien, si je m'attendais un jour à donner mon avis sur un livre de fantasy, moi qui ne lis que des magazines d'économie, un ou deux ouvrages (sérieux) par an, et jamais de fantasy. J'ai été fortement incité à parcourir Aila et la Magie des Fées et je ne le regrette absolument pas. Une fois le prologue avalé, je pénètre dans un roman qui débute à la fois doucement (un environnement bien brossé, une fine description des personnages — aux caractères très affirmés — qui offrent tous un élément auquel s'attacher, une subtile entrée en matière des fées, imperceptiblement) et rapidement avec de l'action dès le premier chapitre — ça ne s'arrête plus jamais — et des dialogues d'une incroyable pétulance. Pas moyen de s'interrompre une fois qu'on a mis le doigt dans ce livre…

Miss Mag

Il faut aussi que je vous précise qu'après cette lecture, je suis en mesure de vous affirmer que le titre « Aila et la Magie des Fées » est très réducteur, en effet, ce roman déborde d'éléments qui en font un excellent moment littéraire.
Catherine Boullery parvient à nous tenir en haleine tout au long de cette histoire, nous y passons d'aventures en aventures. Alia est non seulement une combattante hors paire et une jeune femme au caractère bien trempé, mais aussi une personne pleine de douceur, qui sans le savoir est avide d'amour et de romantisme. Bien sûr , il me faut aussi parler des fées et du coté magique de ce livre, qui y tient aussi une partie importante et qui fait le lien avec les deux tomes suivants.
Avec ce roman j'ai donc vécu des moments romanesque, fantastique, d'aventure, J'ai voyagé au sein d'une contrée imaginaire.
Je ne saurai donc que vous conseiller de découvrir les aventures d'Alia si vous êtes en quête de toutes ces choses.
« Aila et la Magie des Fées » est donc le premier tome d'une saga, qui je maintiens mon opinion, aurait mérité un titre un peu plus recherché.

Sur Babelio
Virginie

Voilà ce qui se passe quand, en lisant un livre pour la seconde fois, je me sens une nouvelle fois littéralement happée par l'histoire : je me lâche ! Extrait : « Qu'est-ce qui m'a plu dans Aila et la Magie des Fées ? […] ce qui est intéressant, c'est que contrairement à d'habitude […], c'est une femme, Aila, qui reçoit toutes les caractéristiques des héros : combattante efficace, elle sait manier les armes, et peut se montrer fine stratège. Cela donne de la profondeur au personnage, et le roman a une coloration féministe en montrant comment une très jeune femme peut s'affirmer dans un monde d'hommes et instaurer un nouveau rapport à autrui. […] Autre chose : Aila est un personnage amusant et touchant, parce que contrairement à certains héros de fantasy, elle est un personnage inachevé : elle est encore en train de grandir, elle est souvent montrée en train d'apprendre à devenir une guerrière, on la voit même être très naïve, faire des erreurs importantes, et se méprendre sur les intentions d'autres personnages. C'est rassurant, ou réaliste, comme on veut, de découvrir un personnage qui n'est pas auréolé de toutes les perfections. […] on peut lire une réflexion sur le pouvoir et sur les modes de gouvernement. Ainsi, les actions humaines ont autant de place que la magie : Aila instille la volonté, chez les princes et les rois, de sortir de leur passivité, d'arrêter d'attendre une évolution extérieure, et de réfléchir par eux-mêmes à la manière de mieux gouverner leur pays et d'améliorer les conditions de vie de leur peuple. C'est surtout un roman sur la disparition de la magie […]. Or, cette magie ne peut disparaître, et cela nous est prouvé doublement : parce qu'elle aide à sauver le monde dans l'histoire racontée par le livre, mais aussi d'une autre manière : elle est peut-être fée, l'auteure de ce livre, car son livre agit sur le lecteur comme celui des fées sur Aila ; on se sent comme aspiré par une histoire qu'on ne veut plus quitter et qui s'offre très facilement à la lecture. Comment mieux affirmer que les livres et la lecture font ressusciter la magie et peuvent réenchanter notre monde ? »

Olivier, 40 ans

Un monde féerique envoûtant, une histoire passionnante qui vous tient en haleine de la deuxième jusqu'à la dernière ligne. On vit des émotions intenses avec Aila ! J'ai autant dévoré les livres de Boullery que ceux de Goodkind, Tolkien ou Martin. Lisez les trois premiers chapitres : vous ne pourrez plus vous arrêter !

Sur UPblisher

Guillaume, 31 ans

Catherine Boullery réenchante la saga fantastique en trempant sa fine plume dans la clarté du conte. Les fluides aventures d'Aila sauront sans aucun doute poser leur charme puissant sur les enfants de 10 à 90 ans : un sort suffisamment puissant pour tenir en haleine au fil d'une histoire-fleuve.

Adrien, 27 ans

J'ai eu le privilège de découvrir en avant-deuxième les aventures d'Aila. Elles m'ont tenu en haleine pendant plusieurs jours, c'est ce genre de roman qu'on peine à refermer tard le soir, mais dont on essaie d'économiser certains chapitres pour le lendemain ! J'ai hâte de découvrir la suite et suis ravi d'apprendre que d'autres personnes découvriront cet univers vraiment particulier et attachant. Bonne lecture à tout le monde !

Yollande, 45 ans

Je suis en train de relire Aila et la MAGIE est toujours là. C'est époustouflant, car je sais que, dans un an, dans dix ans, il y aura toujours cette magie que je me régalerai à redécouvrir. Ce livre enchanteur, envoûtant, fait partie de ceux qui me sont « intemporels » et dont le plaisir de la relecture reste toujours aussi fort : on s'attache à Aila, on se l'approprie, on vit sa vie au fil des mots, au fil des pages, on la voit grandir comme un enfant (on en est fière n'est-ce pas, Catherine ?) et on en redemande encore et encore. Et on se dit qu'on sera patiente comme jamais pour connaître la suite, mais surtout, surtout, ne jamais connaître sa fin !

Tous les ingrédients sont là : l'amour, l'amitié, la fidélité, le courage, l'aventure, l'espérance, les joies et les peines, le doute, l'angoisse, la violence, la mort… Exercice de très haute voltige. Je suis très touchée d'avoir eu le privilège de lire le 1er tome il y a un an et je n'ai plus qu'un mot à dire : longue vie à Aila.


L'auteure Catherine Boullery Blog de fantasy Univers de fantasy Aila, l'héroïne Interviews Communauté d'Aila Salons du livre Coups de cœur des lecteurs Avis des lecteurs Je déclare ma flamme Pourquoi écrire Auteurs de fantasy Liens de fantasy Ramdam Photos d'ambiance Photos de papillons Piratage Campagne de financement Remerciements Supportez la romancière… Téléchargez, achetez… Tout sur l'auteure de fantasy


Extrait gratuit d'un des livres de la saga d'Aila offert par Catherine Boullery, auteure de fantasy (autres passages sur Amazon). Excellente lecture ;)

Le repas terminé, Aila suivit Orian à sa demande jusqu’à son appartement. En entrant, elle nota la présence de deux escaliers droits qui s’élançaient de chaque côté de la pièce, l’un probablement vers une des tours et sa chambre, l’autre vers un étage supérieur qui devait conduire dans le château même et non dans ses annexes. Elle y imagina une gigantesque bibliothèque, remplie de livres anciens à ne pas mettre entre toutes les mains… Il la pria de s’asseoir, avant lui-même de prendre place dans un grand et large fauteuil confortable. Ainsi installée, son regard se fixa sur le mage et elle ne put s’empêcher d’être impressionnée par l’homme. Il dégageait une véritable aura de sagesse. « Vénérable », voici le premier mot qui lui vint à l’esprit. Il rendait hommage à la sagacité qu’elle devinait ainsi qu’à l’autorité naturelle qui émanait de lui. Elle imaginait la finesse de son raisonnement, l’agilité de son esprit et sa perspicacité derrière les yeux perçants qu’il fixait sur elle sans sourciller. Plaçant ses mains sous son menton, Orian laissa le silence s’étirer, mais Aila ne bougea pas, attendant la suite. Elle se doutait que celui qui s’exprimerait le premier aurait perdu la première manche. Ainsi, ce fut le mage qui choisit de renoncer.
— Intéressant… Personnellement, je ne connais pas de meilleur moyen de faire parler les gens qu’en se taisant en face d’eux. Cependant, je vois que le silence ne vous effraie pas, réaction assez rare chez une personne aussi jeune que vous. Passons aux sujets que je veux aborder. Le roi m’a confié que vous rencontriez les fées. Pourriez-vous avoir la gentillesse de me conter toute votre histoire avec elles ?
Aila marqua son étonnement par un léger froncement de sourcils. Qu’arrivait-il à Orian pour se montrer si poli, alors qu’il aurait simplement pu ordonner ? Malgré sa surprise, elle s’exécuta de bonne grâce. Elle raconta qu’elle possédait un livre qui faisait office de passerelle pour leur monde, mais qu’il ne fonctionnait apparemment qu’avec elle, que ses amies se savaient condamnées et qu’elles escomptaient, en protégeant Aila, que cette dernière les mènerait à l’héritière à qui elles feraient don de leurs pouvoirs. En attendant, elles partageaient leur magie, ce qui conférait à Aila des talents supplémentaires et inespérés sur le corps, la terre, l’eau, le vent… Le mage écoutait avec concentration. Il ne la coupa pas une seule fois et patienta jusqu’à la fin de son résumé.
— Quelles fées rencontrez-vous ?
— Elles sont huit : Amylis, Errys, Tétys, Lysaille, Fylis, Oulys, Myle et Blysse. Je crois que beaucoup d’autres reposent dorénavant dans leur sanctuaire et que les pouvoirs qu’elles possédaient ont disparu avec elles, si j’ai bien compris.
Aila eut l’impression de voir briller un peu plus les yeux d’Orian, tandis qu’une grande tristesse les voilait.
— Par les fées, elles ne sont plus que huit… Combien de temps leur reste-t-il ?
— Je l’ignore, mais chaque fois que j’utilise leur magie, je les affaiblis un peu plus…
Les épaules de l’homme s’affaissèrent un peu et elle lut dans son regard un tel désarroi qu’elle s’en inquiéta.
— Que se passe-t-il, mage Orian, pour que vous soyez si bouleversé ?
— Quelle tristesse de voir ces êtres aussi extraordinaires se retirer du monde à jamais…
— Elles ont quitté nos vies depuis déjà fort longtemps…
Aila s’interrompit un instant avant de reprendre :
— Mais peut-être pas la vôtre… Quelle histoire avez-vous donc vécue avec elles ?
Il ne répondit pas.
— Avant mon départ d’Antan, Hamelin m’a dit que s’il avait pu partager ce qu’il savait, plus personne ne douterait de l’existence des fées. Que possèdent les mages qu’ignore le commun des mortels ?
Orian resta silencieux, la regardant avec intensité. Elle cherchait à déchiffrer ce que son expression cachait, sans y parvenir. Tenace, elle poursuivit son raisonnement :
— Je me souviens d’avoir lu un livre très mince qui s’était glissé par inadvertance dans un ouvrage qu’Hamelin m’avait prêté. Il a paru contrarié de le découvrir dans celui que je lui rendais. Il m’a demandé si je l’avais parcouru, j’ai répondu par l’affirmative, puis il n’y a plus jamais fait référence. C’est si loin, mais il me semble qu’il était question du pouvoir des mages…
Aila replongeait dans ses souvenirs si anciens. Elle devait avoir une dizaine d’années et ne parlait toujours pas. Que disait donc ce maudit ouvrage ? Elle n’arrivait pas à retrouver son titre. Voyons. Elle ferma les yeux pour intensifier sa concentration. Si ! C’était « L’héritage des fées » ! Incroyable, elle avait lu cela comme un livre de contes, alors qu’il décrivait la réalité ! Elle regarda le mage, bien décidée à en savoir plus.
— Vous êtes leurs héritiers ! Malgré ce que l’on raconte, quand les fées nous ont quittés, elles ne sont pas parties en laissant les êtres humains complètement seuls. Elles en ont choisi quelques-uns qui, transformés en mages, ont reçu en héritage leurs pouvoirs… De ce fait, ce n’était plus elles qui nous protégeaient de toutes les catastrophes, mais vous !
Il ne bougeait pas. Étrangement chez cet homme si sûr de lui, Aila percevait une forme d’indécision. Il apparaissait même plongé dans la plus grande des confusions. Une idée dérangeante naquit dans la tête de la jeune fille.
— Alors, les fées m’ont menti ! Mais pourquoi ?
Aila eut la sensation qu’un nouveau pan de sa vie s’écroulait, un de ceux, qui en s’effondrant, bouleversait son existence à jamais.
— Non ! Elles ne vous ont pas trompée ! Comme nous, elles sont tenues au secret ! s’exclama-t-il, avant de se taire.
Aila saisit qu’il ne pouvait en dire davantage. Mais elle voulait savoir ! Elle désirait comprendre ce grand mystère qui liait les mages aux fées. Elle tenta de calmer son excitation pour réfléchir plus posément.
— Admettons que je vous raconte une histoire. Si vous ne dites rien quand elle prend la bonne route ou si vous secouez juste la tête lorsqu’elle s’égare, trahiriez-vous votre serment ?
Orian s’accorda le temps de la réflexion.
— Je ne le crois pas.
— Bon, je me lance. Lors de leur disparition de notre monde, les fées, alors en pleine possession de leurs pouvoirs, aimaient tellement les êtres humains qu’elles ne se sont pas résolues à les laisser d’un seul coup sans protection et ont choisi quelques-uns d’entre eux à qui elles ont transmis leur magie, les mages. Si je me souviens bien de cette histoire dans le livre d’Hamelin, ils bénéficièrent pendant des siècles de pouvoirs extraordinaires, mais personne ne le savait. Ce qui signifie que seul le pouvoir des fées a survécu sur Terre. En fait, ce ne sont plus elles qui ont aidé les hommes, mais leurs représentants dotés de leur puissance… Pourtant, je suis sûre que vous les avez rencontrées !
Aila cherchait à résoudre ce mystère. Orian avait dit qu’elles n’étaient plus que huit, donc elles avaient été plus nombreuses et certaines d’entre elles avaient déjà disparu avant de partager leur pouvoir avec elle. Comment organiser tous ces faits sans se tromper ?
— Peut-être trouvaient-elles encore les mages à partir de leur monde ?
Imperceptiblement, Orian secoua la tête.
— À moins que ce ne soit eux qui choisissaient ceux qui allaient les remplacer !
Aucun mouvement du côté de son interlocuteur. Toute à ses déductions, elle poursuivit :
— Comment un mage en forme-t-il un autre ? Il le prend jeune. Il doit être capable de discerner chez lui les aptitudes nécessaires pour devenir un successeur convenable : la générosité, l’intelligence, l’altruisme et une ouverture certaine à la magie des fées. Ils n’ont aucun droit à l’erreur. Il est vrai que les fées leur ont peut-être donné cette capacité de sélectionner la personne idéale…
Aila ne quittait pas des yeux le mage. D’une immobilité parfaite, il avait calé sa main sous son menton. Elle ne le voyait même pas cligner des yeux, une véritable statue. Elle guettait le moindre cillement qui lui indiquait qu’elle faisait fausse route dans son raisonnement. Tandis que les idées se bousculaient dans sa tête, la solution ne lui apparaissait pas encore clairement. Elle enchaîna :
— Une mauvaise sélection pourrait transformer un mage en… Par les fées ! Un mauvais mage deviendrait un sorcier ! Donc, les sorciers n’existaient pas avant la disparition des fées ! Ils ne sont que le résultat d’erreurs de choix que les mages n’ont pas pu réparer !
Elle était estomaquée. Sur le point d’émettre un jugement critique à l’encontre de ces mages inaptes, elle vit briller les yeux d’Orian un peu plus. Anéantie par ses découvertes, elle retint ses mots, le cœur serré. Si le royaume du Tancral envahissait Avotour et le reste du monde grâce à leurs sorciers, ce serait parce qu’un jour un mage avait mal recruté son successeur… Enfin, tout cela n’expliquait pas quand et comment il avait rencontré les fées. Elle rebondit sur les principales informations.
— Reprenons. Il transmet son savoir à l’héritier qu’il a adopté. Avec un peu de chance, une tradition orale, qui n’apparaît nulle part, se perpétue et une connaissance livresque est conservée dans une bibliothèque cachée de tous.
Orian leva un sourcil et ses yeux se déportèrent brièvement vers l’escalier qui menait à l’étage supérieur. Le cœur d’Aila se gonfla de satisfaction, sa déduction à propos de la bibliothèque au-dessus était juste.
— Ensuite, une fois sûr de la fiabilité de son disciple, il lui transmettait le pouvoir des fées en héritage.
Un léger mouvement d’Orian stoppa Aila. Mauvaise piste… Le mage ne pouvait donc pas le transférer lui-même. Alors si ce n’était pas lui, cela ne pouvait provenir que des fées ! Bien sûr, les pièces s’ajustaient tout d’un coup !
— Il devait exister une forme d’intronisation où le mage emmenait son remplaçant à la rencontre des fées pour qu’elles lui offrent leurs pouvoirs ! Et ainsi de suite ! Génération après génération, les mages contactaient donc les fées deux fois dans leur vie : une première quand ils devenaient mages à part entière en recevant leurs pouvoirs et une seconde lorsqu’ils accompagnaient un nouvel héritier afin qu’il soit officiellement investi…
Elle s’arrêta à nouveau, stupéfaite par ce qu’elle réalisait.
— Je suppose que lorsque le pouvoir des fées a commencé à s’affaiblir, le vôtre a suivi. Désormais, vous ne disposez plus d’aucun pouvoir ou presque.
Dans ce silence d’Orian, lourd de signification, le cœur d’Aila battait en accéléré. Elle poussa la réflexion encore plus loin, sa consternation augmentant à chaque pas qu’elle franchissait vers la vérité.
— Vous ignoriez qu’elles n’étaient plus que huit… Cela démontre que vous ne les avez pas vues depuis fort longtemps et que, comme vous n’y êtes pas retourné, cela prouve que vous n’avez pas trouvé un héritier pour vous remplacer…
Il soupira profondément.
— Oh ! non ! Comme pour les fées, votre magie est en train de disparaître… Je suppose que vous devez détenir un livre comme celui qu’Hamelin m’a donné qui vous servait de portail pour rejoindre les fées, mais qu’il ne fonctionne plus pour vous, comme c’était le cas pour notre mage. Pour Hamelin, cela a dû provoquer une surprise de taille quand il a remarqué que je réagissais à son ouvrage et que j’étais passé avec succès de l’autre côté de la couverture… Mais pourquoi moi ?
Il haussa les épaules et prit enfin la parole, après son silence prolongé :
— Je ne sais pas pourquoi vous avez réussi, mais vous m’en voyez profondément heureux.
— Ainsi, vous n’avez jamais trouvé de remplaçant pour vous…
Elle vit comme un léger mouvement de la part d’Orian.
— Si ! Mais comme vous n’avez pas pu retourner à la rencontre des fées, il n’a pas été intronisé comme mage… Dernière supposition : si nous avons douze comtés et donc douze mages, il devait y avoir douze fées à l’origine, cela signifie que quatre d’entre elles ont disparu définitivement. Lesquelles ? Et puis pourquoi m’a-t-il semblé en apercevoir tant d’autres dans la grotte ?
Orian se taisait de nouveau. Elle se frotta le visage, s’efforçant d’intégrer tout ce qu’elle venait de comprendre. Cependant, elle avait du mal à tirer toutes les conséquences possibles de ses découvertes.
— Récapitulons : j’ai réussi à rentrer en contact avec les fées, mais je ne sais pas pourquoi. Hamelin m’a touché un mot sur une probable descendance avec les amants interdits, ce qui signifierait que du sang de fée coule dans mes veines, qu’en pensez-vous ?
— Je l’ignore, mais cette hypothèse mériterait que l’on s’y attarde.
Elle songea au cadeau que lui avait offert Hamelin sur la véritable histoire d’Eery et Amien. Elle ne l’avait pas encore parcouru. À sa décharge, il fallait dire que sa vie ne cessait d’être animée et, quand elle ne l’était pas, elle débordait d’autres activités, en permanence. Que lui avait-il conseillé déjà ? Ah ! oui, de lire entre les lignes ! Il devenait absolument nécessaire qu’elle l’ouvrît.
— Est-ce que la légende reflète la réalité à propos de l’histoire des amants interdits ?
Il secoua la tête. Elle allait devoir se creuser davantage les méninges pour démêler le vrai du faux. Tout cela cachait quelque chose d’encore plus gros, elle le pressentait et poursuivit :
— Ensuite, des mages renégats se sont métamorphosés en sorciers. En violant les règles des mages, leurs pouvoirs ont pris une forme maléfique. Les fées répandent le bien et eux le mal. Mais comment leur pouvoir a-t-il été ainsi perverti ?
— Je ne connais pas la réponse.
— Savez-vous au moins combien ils sont ? J’ai trouvé d’où ils proviennent, mais cela ne me dit pas comment ils transmettent leur pouvoir ou s’ils peuvent se multiplier… Et puis, s’ils ont conservé un lien quelconque avec les fées, est-ce que leur pouvoir s’affaiblit aussi ?
— Leur nombre, je l’estimerais à moins d’une dizaine, mais je ne détiens aucune certitude. J’ignore si de nouveaux sorciers ont été créés, mais, dans ce cas, je doute que ce soit grâce à l’entremise des fées. Je ne possède pas plus d’explications sur une possible défaillance de leur puissance, même si elle est probable. Et pourtant, sachez-le, Aila, avec le mage de Valmor, nous avons cherché toutes ces réponses.
— Je vais en avoir des questions à poser à mes amies, ce soir…
Il se leva et déclara en la mettant en garde afin de réduire son éventuelle déception :
— Je ne crois pas qu’elles pourront tout éclaircir, elles ne devinent pas et sont tenues au secret par le même serment que nous… Pourriez-vous… ? Non, ce n’est pas la peine. Merci, Aila, pour votre visite. J’ai beaucoup apprécié votre finesse d’analyse et votre capacité de déduction.
C’était la fin de l’entretien et le mage l’énonçait avec diplomatie. Mais elle n’en avait pas tout à fait fini.
— Estimez-vous que nous avons une chance de les vaincre ?
Elle faisait allusion aux sorciers et à l’empereur du Tancral. Elle le sentit sur le point de mentir pour lui laisser un espoir, mais il se résigna à lui dévoiler le fond de sa pensée.
— Notre probabilité de l’emporter est infiniment faible, voire inexistante…
Elle se redressa, prête à partir.
— Mage Orian, une dernière question ! Que savez-vous des Oracles ?
— Très peu de choses : un être humain les abrite, à qui ils donnent des pouvoirs considérables dont la nature varie. Cependant, ils sont très rares et très instables. Ce qu’ils accordent un jour, ils peuvent le reprendre le lendemain. Aucun n’existe à Avotour et j’ignore où en trouver un. Pourquoi cette question ?
— Les fées pensent qu’un Oracle est à l’origine de mes visions.
— Vous avez eu des visions ! Mais personne ne m’a mis au courant ! C’est une information capitale que vous me livrez, là ! Rasseyez-vous, voulez-vous, et racontez-moi.
Il se réinstalla dans son fauteuil et écouta Aila lui relater la seule et unique vision qu’elle avait eue, ainsi que les voix qui la guidaient dans sa tête.
— Ainsi, un Oracle serait responsable de tout cela…
— C’est ce que croient les fées.
Il se pencha vers elle et recouvrit les mains d’Aila par les siennes.
— Faites très attention à vous, Aila. L’effrayante réputation des Oracles n’est pas usurpée : ils ne servent que leurs desseins personnels. Si les siens et les vôtres ne suivent pas le même chemin, il choisira sa propre voie à votre détriment. Et s’il épouse le camp des sorciers, plus aucun espoir ne nous sera permis…
— Errys pense que je vais lui donner du fil à retordre avec mon caractère bien trempé…
Il ébaucha un sourire :
— Alors si Errys le dit…, elle sait de quoi elle parle ! Soyez prudente. Informez le roi que je ne viendrai pas dîner ce soir, voulez-vous ?
Elle hocha la tête, puis, se levant, quitta la pièce après avoir salué le mage. La huitième cloche qui sonnait la surprit. Par les fées, l’heure du dîner ! Elle rejoignit la salle à manger, au pas de course, transmettant au souverain le message d’Orian. Si le repas du midi avait été animé et encore guilleret, la tension était montée d’un cran chez chacun des convives. Demain, tout le monde partirait vers de nouvelles destinations. Ils se sépareraient, empruntant des voies différentes et elle en éprouva de la tristesse. Aubin, Avelin, Lomaï et même Hubert allaient lui manquer… Elle sortit rapidement de table, déposant au passage une bise légère sur la joue d’Aubin. Elle ne se sentait pas le courage de rester avec lui, sachant que, dans quelques cloches, elle le quitterait à nouveau, même si elle s’y préparait depuis une semaine. Arrivée dans sa chambre, elle se dévêtit, gratifia Niamie d’un câlin et salua Lomaï qui entrait dans la pièce.
— Aila, je pars avec eux demain, l’informa la nouvelle garde du corps de Sérain, en s’approchant.
Elles s’étreignirent longuement. Des larmes perlaient des yeux de Lomaï et Aila se contenta de lui sourire, les mots lui échappaient. Elle s’allongea et glissa la main sous son oreiller, espérant avec impatience le moment de passer de l’autre côté du livre. Encore une fois, le sommeil se fit attendre, tellement de pensées fourmillaient et s’entrechoquaient dans son esprit qu’elle n’arrivait pas à le calmer suffisamment pour s’endormir. Enfin, quand elle y parvint, elle franchit la porte de son monde pour entrer dans celui des fées. Amylis semblait patienter, assise sur l’herbe, et paraissait contrariée.
— Bonsoir, Aila. Je sais que ta tête déborde d’interrogations. Cependant, je ne pourrai pas répondre à toutes. Il existe des secrets que nous ne pouvons partager, raison pour laquelle tu devras découvrir les choses qui te manquent par toi-même. Allons rejoindre mes sœurs.
La jeune fille s’installa au milieu d’elles comme à son habitude.
— Vous étiez douze à l’origine, douze représentant les différents pouvoirs. Lesquelles ont disparu ?
— La première à être partie, notre fée Saison, Altays, influençait sur le rythme des jours et des nuits et de la nature. Ensuite, Nyrisse, notre fée Espace dont le pouvoir permettait de passer d’un endroit à un autre, instantanément. Notre fée Temps, Fyrlas, accélérait ou ralentissait la course du soleil dans le ciel. Et puis, pour finir, Naaly, notre fée Amour qui était notre manifestation de la diplomatie, du partage et de la générosité. Elles nous manquent toutes et nous ignorons laquelle de nous sera la prochaine à disparaître. Quand son tour viendra, tu perdras les pouvoirs qu’elle avait mis en partage avec toi…
— Cela signifie que, d’un moment à l’autre, je peux cesser de guérir ou de déplacer les objets, même à un moment critique.
— Normalement, si tu es confrontée à une situation de danger, nous pouvons pallier sa disparition sur une durée très courte et ainsi te permettre d’accomplir ce que tu dois.
— Est-ce que je suis une descendante d’Eery ?
— Nous ne pouvons répondre à ta question.
— Les amants interdits, reposent-ils vraiment dans le lac noir ? Sont-ils réellement morts ?
Amylis secoua la tête négativement. Aila ne rencontra pas plus de succès avec ses interrogations à propos des sorciers, mais, cette fois, parce que les fées les ignoraient.
— Pourquoi moi ? Les mages ne disposent plus de la capacité de venir vous voir et j’y suis parvenue, pourquoi ?
Amylis semblait hésiter sur la réponse à apporter, puis elle se lança :
— Te répondre, si nous le pouvions, serait d’autant plus délicat que nous ne sommes même pas sûres de le savoir…
Aila n’insista pas. De fait, elle en savait à peine plus à présent qu’en arrivant et elle se sentit énervée. Que de secrets ! Et pourquoi ?
— Veux-tu que nous partagions avec toi les derniers pouvoirs qui nous restent ? proposa Amylis avec douceur.
La jeune fille haussa les épaules.
— Pour les perdre demain, la belle affaire !
— Nous faisons tout ce que nous pouvons, dit Amylis d’une petite voix, teintée de supplication.
Immédiatement, Aila éprouva des remords pour son accès d’humeur.
— Je suis désolée, Amylis. Loin de moi le désir d’être désagréable, mais tout ceci devient trop lourd… Tout est inextricable, dénué de sens. J’ai beau tourner et retourner ce que je sais, je ne découvre pas la moindre façon d’éviter la destruction de notre monde par Césarus ! Alors, à quoi tout cela sert-il ? Je voudrais bien le comprendre… Ah si ! Peut-être nous restera-t-il une chance de vaincre l’empereur si je me transforme en Oracle. Encore faut-il que ce dernier penche de notre côté, sinon notre ultime espoir s’évaporera aussitôt. Et puis je vais me battre contre des sorciers dont je ne connais rien du tout. Mais comment ? Sont-ils nombreux ? puissants ? S’en forme-t-il chaque jour de nouveaux ? J’ignore trop de faits et cela m’agace ! Tout cela ne rime à rien, je suis perdue, je ne sais plus ce que je dois faire, penser, alors agir… Et il me prend l’envie folle de céder ma place à quelqu’un d’autre… Un volontaire ?
Errys entoura doucement Aila de ses bras, cherchant à la soulager. La jeune fille lui en fut reconnaissante. Comme chaque fois, Errys n’effaçait ni les doutes, ni le chagrin, ni la peur, mais elle les rendait plus supportables et c’était irremplaçable… Rassérénée, Aila s’installa au centre des fées et le partage démarra.


Envie de voir toutes les œuvres de Catherine Boullery, auteure de fantasy ? Retour sur le site de fantasy
'